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Une nouvelle génération met en valeur le potentiel du Beaujolais

db rend compte d’une récente masterclass à Londres, où une nouvelle vague de producteurs a fait valoir le potentiel du Beaujolais sur le marché actuel.

Des progrès passionnants sont en cours dans le Beaujolais. Lors d’une récente masterclass, animée par Patrick Schmitt MW, le commerce du vin au Royaume-Uni a eu droit à un aperçu des jeunes producteurs qui le font avancer.

Dans la présentation, intitulée « 8 From 8 : Discover 8 Faces of Gamay », il a présenté le contexte des vins et les raisons de leur fort potentiel de marché. Il a ensuite organisé une dégustation de huit expressions de la région, chacune d’un vigneron ayant huit millésimes ou moins derrière eux. db s’est joint à la dégustation pour découvrir la nouvelle génération qui pousse le Beaujolais vers l’avant.

Un patrimoine régional

Se tourner vers l’avenir de la région était l’objectif général de la masterclass, mais Schmitt a commencé par ancrer ses commentaires dans son passé. Les producteurs du Beaujolais disposent d’un riche patrimoine, qui englobe des traditions régionales, une géographie complexe et un cépage signature.

En introduisant la masterclass, Schmitt a établi une formule gagnante qui peut résumer le Beaujolais : « Un endroit, un raisin ». La simplicité de la proposition, qui permet aux producteurs d’établir des variations sur un thème commun, a été extrêmement avantageuse pour les producteurs qui fabriquent du Malbec à Mendoza, par exemple, ou du Sauvignon Blanc à Marlborough. En guise de parallèle, il a souligné le succès international de Chablis, qui a construit une marque internationale forte pour les vins français de haute qualité sur la base d’un seul cépage phare. Le Beaujolais, avec sa longue histoire et son paysage distinctif, a saisi une opportunité commerciale similaire avec le Gamay.

Raisins de Gamay prêts à être pressés.

Bien que beaucoup associent le Beaujolais à la vogue du Beaujolais Nouveau dans les années 1980, la région a des siècles d’histoire viticole. Les traces de l’activité remontent à la domination romaine au IIIe siècle après J.-C., même si le cépage cultivé à cette époque est inconnu. Pendant de nombreuses années, l’histoire a été celle d’une production sporadique, interrompue par des conflits et rarement exportée au-delà de la localité. Cependant, la région du Beaujolais avait un potentiel d’expansion, et l’a réalisé au 17ème siècle. Comme ses rivières voisines stimulaient le commerce et la richesse locale, le Beaujolais pouvait regarder au-delà de ses propres villages pour distribuer ses vins. D’abord dans les bouchons lyonnais, puis au-delà, les vignerons de la région ont entamé l’expansion qui a jeté les bases de l’essor d’aujourd’hui.

En plus d’une tradition viticole, la nouvelle génération de producteurs du Beaujolais a hérité d’un paysage idéal pour la vinification. Le réseau de collines, de vallées et d’affleurements du sud de la Bourgogne dispose d’un large éventail de sites propices à la culture de la vigne. Ils sont différenciés par la géologie, mais liés par un climat continental relativement chaud partagé. Schmitt a attesté du paysage spectaculaire avec une anecdote cycliste. Les pentes raides et difficiles, les brises fraîches et rafraîchissantes et les panoramas saisissants, a-t-il déclaré, sont gratifiants à la fois pour le cycliste et le vigneron.

La région n’est cependant pas homogène. Il comprend 12 appellations d’origine contrôlée (AOC), qui offrent une diversité à la fois dans le style et dans la position sur le marché. L’AOC Beaujolais couvre l’ensemble de la zone de production, bien que la majorité du vin provienne du sud de la région et soit le plus léger en caractère. L’AOC Beaujolais-Villages représente une zone plus petite au nord, dominée par certaines des pentes les plus raides de la région. De plus, il y a 10 AC de niveau cru, chacun représentant une commune distincte. Ceux-ci varient considérablement, mais sont suffisamment petits pour avoir des identités distinctes. L’AOC Juliénas, par exemple, repose sur des pentes abruptes de roches bleues et produit des vins charnus. L’AOC Fleurie, quant à elle, est dominée par le granit rose et est connue pour la délicatesse de ses vins.

Les sites sont délimités par un cépage dominant : le Gamay Noir à Jus Blanc (pour reprendre son nom complet). Bien qu’une partie du Beaujolais Blanc soit élaborée à partir de Chardonnay et que le Gamay puisse produire du rosé, 95% de la production est du vin rouge Gamay. Schmitt a mis en évidence la lignée du raisin comme une indication de ses perspectives. Ses parents, le Pinot Noir et le Gouais Blanc, représentent les deux faces du cépage. D’une part, le prestige du Pinot Noir témoigne du potentiel qualitatif du Gamay. D’autre part, le Gouais Blanc est connu pour ses rendements élevés, ce qui laisse entrevoir le potentiel de succès commercial du Gamay sans un prix élevé. En tant que cépage signature de la région, il offre aux producteurs dynamiques de nombreuses opportunités, tant dans leurs activités que dans leur vinification.

À la rencontre des goûts modernes

Les vins du Beaujolais, bien qu’enracinés dans cet héritage substantiel, sont de plus en plus considérés comme un visage moderne du vin français. En effet, tout au long de la masterclass, Schmitt a fait de nombreuses références à leur attrait pour les consommateurs. En matière de style, de prestige, d’accessibilité et de durabilité, la nouvelle génération de producteurs du Beaujolais a aligné ses vins sur les grandes tendances du marché.

Au niveau le plus fondamental, le Beaujolais répond aux goûts des consommateurs modernes. La région produit des vins avec les arômes et la structure que les amateurs de vin recherchent de plus en plus. Bien que le marché actuel permette à de nombreux styles de prospérer, Schmitt a souligné que les rouges plus légers, rafraîchissants et fruités sont de plus en plus populaires, et c’est un profil auquel le Beaujolais correspond. Le Gamay est naturellement orienté vers les arômes vifs de fruits rouges, à la fois sucrés et croquants, ainsi que l’acidité équilibrée qui maintient les vins rafraîchissants. De plus, les vignobles vallonnés de la région offrent naturellement les altitudes et les aspects nécessaires à l’élaboration de vins lumineux et vifs. Le Beaujolais a les atouts pour allier élégance, complexité et accessibilité.

La nouvelle cohorte de producteurs du Beaujolais a hérité de ces avantages de longue date, mais dans un marché qui joue sur les atouts du vin. Pourtant, ils façonnent aussi activement le style, en prenant des décisions dans la cave qui mettent en valeur leur récolte. Schmitt a souligné le fait que les viticulteurs ont de plus en plus d’expérience de travail à l’étranger. Travailler dans différentes régions, par exemple avec le Pinot Noir à Marlborough, leur donne une perspective internationale sur le marché actuel et une expérience avec une gamme de cépages et de styles.

L’approche tournée vers l’extérieur se manifeste également dans l’utilisation de la technologie. Bien que la macération carbonique, technique associée au Beaujolais depuis des décennies, soit largement utilisée pour élaborer des vins fruités, c’est loin d’être la seule intervention. Plusieurs producteurs, par exemple, utilisent des cuves en béton pour élever leurs vins. Les récipients non traditionnels évitent de conférer une saveur manifeste comme le ferait le chêne. Cependant, ils ont l’avantage d’apporter une micro-oxygénation, une protection contre les arômes réducteurs auxquels le Gamay est sujet. Dans ces choix, la nouvelle génération crée le Beaujolais pour le marché moderne.

Les participants ont goûté à une gamme de styles

En effet, les producteurs modernes du Beaujolais trouvent un équilibre délicat entre l’attrait contemporain et un prestige construit sur leur héritage. Nombreux sont ceux qui, dans la région, qualifient aujourd’hui les meilleurs vins de terroir de « nouveaux grands vins du terroir ». Le terme suggère les « grands vins » traditionnels axés sur le terroir de régions telles que la Bourgogne ou le Rhône septentrional, mais avec une inclinaison moderne. Ce n’est pas un hasard si les huit vins présentés lors de la masterclass représentaient un certain nombre d’appellations et de sites : comme beaucoup des vins les plus emblématiques de France, les cuvées du Beaujolais restent guidées par des terroirs uniques. Ils sont cependant représentatifs d’une nouvelle vague de vins, offrant un large attrait aux buveurs.

Contrairement à d’autres régions françaises prestigieuses, le Beaujolais reconnaît l’accessibilité comme un élément clé de son attractivité. Le vin se débarrasse d’une grande partie de son bagage culturel, en partie à cause de la tendance croissante pour des vins plus légers et plus frais. Il ne s’agit plus d’une boisson exclusivement destinée à être consommée lors de repas formels ou lors d’occasions spéciales. Au lieu de cela, les vins sont consommés à l’apéritif et associés à diverses cuisines. Pour ce faire, les vins doivent être accessibles à la fois en termes de style et de prix.

Sur le premier point, le Beaujolais s’impose comme un vin polyvalent que le consommateur lambda peut facilement apprécier. Les vins, compte tenu du profil aromatique du Gamay, sont idéaux pour être consommés jeunes. La plupart des Beaujolais montreront bien leur caractère dans les deux premières années après la récolte. Bien que beaucoup d’entre eux puissent bien vieillir – les exemples structurés de Morgon et de Moulin-à-Vent, par exemple – le processus de vieillissement n’est pas essentiel pour que les vins du Beaujolais se montrent sous leur meilleur jour. Étant donné que la plupart des consommateurs n’ont ni le budget ni les installations pour faire vieillir les vins, le Beaujolais peut offrir des vins de haute qualité sans intimider les buveurs.

Sur le prix aussi, l’accessibilité est la clé. Schmitt a tenu à promouvoir la grande valeur du Beaujolais. Grâce à la structure de l’appellation de la région, il offre des options qui vont des vins AOC Beaujolais bon marché aux exemples renommés d’un seul cru. Bien que le Beaujolais ne veuille jamais supplanter les bouteilles les moins chères du supermarché, il offre toujours un excellent rapport qualité-prix pour les vins de terroir. Lorsque des vins exemplaires sont vendus à un prix d’environ 20 £, le monde du bon vin français devient soudainement moins intimidant pour le consommateur moyen.

En effet, preuve supplémentaire de la qualité du terroir de la région, les producteurs du Beaujolais se regroupent pour soumettre des vignobles candidats à l’élévation au statut de premier cru. Les initiatives collectives, impulsées par les vignerons dans leurs crus respectifs, ont évalué les sols et les vins pour proposer des lieux-dits à valoriser. Le classement, basé sur les dégustations, la valeur et la renommée à la fois historique et contemporaine, cimenterait davantage la qualité du Beaujolais dans l’esprit du consommateur. Deux crus, Brouilly et Fleurie, ont soumis des propositions au cours de la dernière année seulement. Ces vignobles, 16 à Brouilly et sept à Fleurie, seraient soumis à des réglementations plus strictes telles que des rendements plus faibles et un vieillissement plus long, et défendraient les vins haut de gamme de la région.

En guise de dernière considération pour le marché actuel, Schmitt est revenu à plusieurs reprises sur la notion de durabilité. En cela, la nouvelle génération suit un héritage distingué. La région a la réputation d’être pionnière en matière de durabilité, englobant le respect de la terre et une viticulture soigneusement étudiée. L’association Terra Vitis, par exemple, a été créée dans le Beaujolais en 1998 et est la seule certification nationale française pour les viticulteurs durables. Plus récemment, le Beaujolais a connu une explosion de la certification biologique, le nombre de domaines certifiés bio passant de 100 à 150 entre 2015 et 2020.

Ces figures sont emblématiques d’un fil conducteur qui a traversé la masterclass. Qu’il s’agisse d’un travail individuel minutieux, d’une certification officielle par une tierce partie ou de l’expérimentation d’une vinification à faible intervention, les producteurs du Beaujolais font preuve d’une approche continue de la durabilité. Bien qu’il ne s’agisse pas d’un nouvel objectif dans la région, il s’agit d’un puissant attrait pour les consommateurs à la recherche de vins fabriqués de manière éthique. En effet, alors qu’un plus grand scepticisme à l’égard de l’écoblanchiment s’insinue dans la conscience des consommateurs, les jeunes producteurs du Beaujolais peuvent se targuer de décennies de travail pionnier en matière de durabilité. Il ne s’agit pas d’une nouvelle mode qu’ils ont maladroitement insérée dans leur pratique. Au contraire, la durabilité est fondamentale pour l’identité de la région.

Des vins emblématiques

La dégustation qui a clôturé l’événement a été une véritable célébration du potentiel du Beaujolais. Avec seulement huit vins présentés, ils ont été sélectionnés comme ambassadeurs de toute la région et comme vitrines de la viticulture individuelle. Les huit expressions mettaient en avant des terroirs, des styles et des prix différents, mais étaient liées par le dynamisme de leurs producteurs et l’accessibilité des vins.

La dégustation s’est ouverte sur une rareté : un Chardonnay du Clos du Vieux Bourg qui a illustré le potentiel du Beaujolais Blanc. Schmitt a tenu à souligner son potentiel inexploité, le comparant à l’apparition progressive de la Rioja blanche dans les pubs gastronomiques britanniques. Alliant l’autorité d’une région bien connue à l’intérêt d’un style atypique, le Beaujolais Blanc est une niche intéressante sur le marché.

Il a été suivi de trois rouges de style classique. Les Beaujolais-Villages du Château de Pougelon ont mis en valeur la valeur, la pureté et la beauté représentatives de l’appellation dans son ensemble. Ensuite, le Beaujolais Pierres Dorées du Domaine des Prévelières a montré une expression jeune et juteuse qui a encore un potentiel de garde, tandis que le Regnié du Domaine de Colette a montré de la légèreté, mais aussi une intensité concentrée acquise grâce aux vieilles vignes et aux vendanges en vert.

Le Brouilly du Domaine des Roches Bleues a offert une nouvelle perspective. Comme les trois rouges précédents, il est fabriqué de manière biologique, mais utilise également des levures indigènes et un minimum de SO2. Le résultat combine les arômes rouges frais du Gamay avec des notes complexes et riches issues de la fermentation naturelle.

Une vue aérienne du vignoble de Fleurie

Les trois derniers vins ont mis en valeur trois crus. Le Fleurie du Domaine Grégoire Hoppenot associe deux lieu-dits pour un rouge frais et léger qui déploie avec délicatesse les qualités florales du cru. Pour Schmitt, cela a également illustré un plus grand avantage du Beaujolais : les vins peuvent montrer un caractère léger et brillant sans finesse. Le Moulin-à-Vent du Domaine Elisa Guérin a ensuite montré de l’intensité, avec une touche de fumée démontrant l’aptitude du Beaujolais au contact des fûts. La dégustation s’est terminée par un Morgon structuré et complexe du Château Bellevue qui a prouvé que les vins de la région peuvent encore montrer richesse et poids.

Schmitt a établi plusieurs liens entre les producteurs : une compréhension du patrimoine de la région, un respect de leur terre et un style convivial pour les consommateurs. Pourtant, c’est lui qui résume le mieux leur démarche commune : « Une jeune génération qui déclare : « Je veux préserver les sols », dont la motivation est de faire le meilleur vin possible. » Il témoigne de leur attachement à la terre et à la tradition, mais aussi à la qualité et à l’accessibilité. En guise de manifeste pour la nouvelle génération du Beaujolais, vous pourriez certainement faire bien pire.

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