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Top 100 des Maîtres Vignerons : Gérard Bertrand

Gérard Bertrand, fondateur et vigneron de son groupe éponyme, figure dans notre top 100 des vignerons et lauréat du prix du Meilleur Rosé. Il parle à db de l’importance de la biodiversité, des leçons de son père et du verre parfait à la fin d’une longue journée.

Avant de reprendre l’entreprise familiale après le décès de son père, Gérard Bertrand a joué au rugby à XV pour l’équipe de France et le RC Narbonne. L’un des producteurs les plus influents du Languedoc-Roussillon, il est un fervent défenseur de la biodynamie.

Bertrand a reçu les médailles Master pour le Clos du Temple 2021, le Clos du Temple 2022 et le Château La Sauvageonne Rosé 2022 lors du Global Rosé Masters 2023.

Décrivez votre approche de la vinification en trois mots maximum.

Nature. Balance. Message.

Quelle est la partie de votre travail que vous préférez ?

L’alchimie de l’assemblage, un art auquel j’aime me consacrer. C’est la touche finale du vigneron qui compose avec les éléments. L’assemblage est essentiel car il structure et façonne le vin. J’ai toujours été fasciné par cet exercice.

Quel est l'aspect du travail qui vous empêche de dormir la nuit ?

Heureusement, ces jours-ci, je dors plutôt bien. En effet, lorsque j’ai repris le domaine familial après le décès de mon père, plusieurs années difficiles ont suivi pendant lesquelles j’ai peu dormi, préoccupé par les 1 001 détails de la vigne à la bouteille et le souhait de perpétuer la passion et la vision de mon père avec le plus de précision possible. Mais maintenant je suis confiant et j’avance sereinement avec mes équipes.

Quelle est votre boisson préférée à la fin d'une longue journée ?

Après une longue journée, j’irais probablement prendre un verre de notre Orange Gold. Ce vin orange est un vin de caractère, parfait compagnon des apéritifs et des plateaux de fromages partagés entre amis ou en famille. C’est aussi très agréable comme cocktail.

Quel est le meilleur conseil que l'on vous ait donné ?

Je citerais mon père. Quand j’avais 10 ans, en faisant mes premières vendanges avec lui au Château de Villemajou, il m’a dit : « Tu sais, Gérard, tu as de la chance parce qu’à 50 ans, tu auras déjà 40 ans d’expérience. » À cet âge-là, je ne comprenais pas la profondeur de ses paroles. Il avait tellement raison ; Je comprends maintenant qu’il me montrait qu’être vigneron demande une vision à long terme, une conscience claire que l’impact de ce que l’on fait aujourd’hui doit accompagner la vigne pendant des décennies. Cette année, j’ai vendangé mon 48ème millésime.

Quelle a été votre plus grande erreur de vinification ?

Je travaille mieux maintenant que lorsque j’avais moins d’expérience, et j’espère que je vais continuer à m’améliorer. Mais je ne suis pas sûr que je prendrais d’autres grandes décisions. Et franchement, quand je repense à la situation d’il y a 20 ans et à celle d’aujourd’hui, je ne regrette aucune décision que nous avons prise. J’ai toujours préféré regarder vers l’avenir plutôt que vers le passé.

Quelle est la leçon la plus importante que vous ayez apprise jusqu'à présent en matière de vinification ?

Mon ami Jean-Claude Berrouet m’a donné beaucoup de conseils pour l’assemblage. Il m’a appris à quel point il était important de faire une séance avec plusieurs personnes et personnalités. Et je me suis vite rendu compte que ce que chacun de nous apportait était complémentaire. Lors de l’élaboration du vin, vous vous efforcez d’atteindre l’équilibre et l’harmonie, mais aussi de faire ressortir la personnalité de chaque vin. Il est important de se fondre avec des personnes en qui vous avez confiance, des personnes avec lesquelles vous avez une complicité et une forte affinité, sur la même longueur d’onde.

Quelle personnalité extérieure au monde du vin vous inspire ?

Je suis très inspirée par l’histoire de la vie de Nelson Mandela et ses efforts pour promouvoir l’égalité et l’unité. Une citation de lui qui me motive particulièrement est la suivante : « Nous sommes tous faits pour briller, pas seulement quelques-uns. Lorsque nous laissons briller notre propre lumière, nous donnons inconsciemment aux autres la permission de faire de même. Si nous nous libérons de notre propre peur, notre présence libère automatiquement les autres.

Où se situerait le vignoble de vos rêves ?

J’ai toujours été profondément liée à ma région natale, le sud de la France. C’est pourquoi mes 17 châteaux et domaines sont situés en Occitanie. Cependant, si je devais m’épanouir dans un autre vignoble, je pense que ce serait en Grèce. Je reste très attachée à la Méditerranée, à son art de vivre, à ses terroirs, et à ses cépages, donc je pense que j’irais en Grèce.

Si vous n'étiez pas vigneron, que feriez-vous et pourquoi ?

J’aurais quand même consacré ma vie à la préservation de la biodiversité d’une manière ou d’une autre.

Quel est l'accord culinaire le plus mémorable que vous ayez eu avec l'un de vos vins ?

A l’occasion de notre fête des vendanges cette année, nous avons eu l’occasion de faire une dégustation de vin très spéciale avec le rosé Clos du Temple et le caviar de Sturia.

Quel est le rôle de la durabilité dans un vin primé par un maître ?

Nous devons travailler main dans la main avec la nature. Nous faisons partie d’un tout. Être vigneron, c’est une responsabilité vis-à-vis de l’environnement, des terroirs, des consommateurs et des générations futures. Le vin est une boisson multidimensionnelle, mais il n’est pas nécessaire à la survie. C’est pourquoi je considère que mon rôle de vigneron est essentiel. Notre comportement doit être exemplaire, de la vigne au verre, et je considère qu’il est de ma responsabilité d’encourager l’ensemble de notre écosystème à adopter un nouveau paradigme. C’est pourquoi j’ai pris la décision d’adopter la biodynamie il y a 20 ans et je convertis systématiquement chaque parcelle nouvellement acquise à la biodynamie et à des pratiques plus vertes.

Quel type de vin buvez-vous le plus régulièrement ?

Je bois toutes sortes de vins pour différentes occasions. C’est ce que j’aime particulièrement dans ma région. Les terroirs du sud de la France nous permettent de produire des vins rouges puissants et équilibrés, des vins rosés d’une fraîcheur et d’une acidité remarquables, des vins blancs harmonieux et complexes, des vins effervescents vifs et frais, et même des vins doux naturels intenses et épicés.

Votre maison est en feu : quelle bouteille sauver ?

Si je ne devais choisir qu’un seul vin, ce serait La Forge. La Forge était la parcelle préférée de mon père au château de Villemajou. J’ai décidé de vinifier cette parcelle séparément pour produire un vin, pas comme les autres, ce qui me procure une émotion incomparable.

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