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Les raisons du succès des brasseurs dans les Alpes françaises

La bière artisanale est en train de devenir une boisson très prisée en France, grâce aux brasseurs qui reconnaissent son potentiel auprès des amateurs de sports de plein air.

 

Ainsi, la brasserie Big Mountain, située dans la ville alpine de Chamonix, est née de la constatation par son cofondateur, Jack Geldard, d'une lacune sur le marché. Geldard, originaire du West Yorkshire, est un guide de montagne international qualifié et a participé à des compétitions d'escalade au niveau national. Lorsque la révolution de la bière artisanale s'est produite aux États-Unis, la tendance a trouvé un écho auprès de la communauté des adeptes des activités de plein air, et M. Geldard a déclaré qu'il savait qu'il voulait recréer ce phénomène en Europe. Il s'est mis à brasser à domicile et, très vite, Big Mountain a vu le jour.

Dans un récent rapport publié par EuronewsM. Geldard a expliqué que la France est un importateur net de bière, dont une grande partie est envoyée en France depuis le Royaume-Uni. Cela, plus particulièrement avec les petites brasseries, a-t-il révélé, a ralenti depuis le Brexit, ce qui signifie que les brasseries comme la sienne qui sont basées dans la région peuvent capitaliser sur l'opportunité.

M. Geldard a reconnu l'influence croissante de la bière artisanale américaine sur le marché français et a souligné qu'elle avait mis plus de temps à arriver en France en raison de la langue et de la proximité de la France avec la Belgique. Il explique : "Le palais français semble aimer les bières plus douces, comme le style belge" et a révélé que c'est la raison pour laquelle sa brasserie a créé une nouvelle Blonde Mountain Lager, qui est spécifiquement adaptée aux goûts français.

Voyant également une opportunité pour la bière dans les Alpes françaises, Tim Longstaff, de Stockton-on-Tees, a créé la Sapaudia Brewing Company dans la vallée de la Tarentaise, flanquée de trois des plus grands domaines skiables du monde : Val d'Isère, Tignes et Les Arcs. M. Longstaff explique que "lorsque les Britanniques sont rentrés chez eux, ils ont été entourés de bières artisanales, puis, à leur retour en France, ils n'en ont pas trouvé beaucoup. Les gens ont donc commencé à voir une opportunité commerciale".

Après que M. Longstaff a rencontré son partenaire commercial Ash Smith en 2015 et a commencé à discuter de l'opportunité de la bière artisanale dans les Alpes, le couple a décidé en 2018 de commencer à brasser et a admis que la région "semblait être un assez bon marché à avoir sur le pas de notre porte".

M. Longstaff est d'accord avec M. Geldard pour dire que le mouvement de la bière artisanale a été décalé des États-Unis et du Royaume-Uni vers la France en raison des préférences en matière de bière, mais il prévoit que les brasseries locales commenceront à voir de plus petits brasseurs s'attaquer aux plus grandes marques.

Il a souligné que "l'année dernière, pour la première fois en France, la bière a dépassé le vin" et a admis que "la bière artisanale est encore relativement nouvelle ici, les gens ne recherchent pas des styles révolutionnaires, en particulier dans les montagnes, mais simplement une bonne pinte après une journée de ski ou de vélo".

Brewhouse74, basée à Saint Gervais les Bains, a été créée par Simon Greenwood, originaire de Reading. Selon lui, "l'essor de l'IPA, en particulier, s'est répandu en France comme une traînée de poudre, à l'instar du reste du monde".
M. Greenwood explique qu'au départ, la France était réticente à entrer dans le "nouveau monde" de la bière artisanale et estime que la situation est "très similaire à l'aversion et à la méfiance que suscitait l'essor des vins du "nouveau monde" de l'hémisphère sud et des États-Unis il y a vingt ans".

M. Greenwood a raconté comment lui et son associé, Stephen Furze, avaient déjà commencé à envisager la création de leur propre brasserie alors que la révolution de la bière artisanale était en plein essor en 2016 et qu'elle prenait son essor en Grande-Bretagne "de la même manière maniaque". Il a réfléchi : "Peut-être que d'autres Britanniques ont vu un marché de la bière artisanale de plus en plus saturé au Royaume-Uni et ont décidé qu'un déménagement sur le continent était une bonne idée."

M. Longstaff a maintenu que "la bière est pour tout le monde" et a révélé que lui et son équipe ont "travaillé dur localement pour ne pas être une marque britannique qui ne s'adresse qu'à un seul groupe de personnes", ce qui a conduit la brasserie à vendre "beaucoup de bière à Lyon, qui sont tous des bars appartenant à des Français".

En parlant de l'évolution vers une véritable communauté de la bière artisanale, où le respect mutuel et les intérêts sont également cultivés en même temps que les amitiés. En effet, à bien des égards, il s'agit du début d'un nouveau mouvement. M. Longstaff observe que "tout le monde s'entend bien et souhaite partager ses connaissances, ses contacts avec de nouveaux fournisseurs, etc. C'est formidable de voir et de goûter ce que font les autres et peut-être de s'en inspirer".

M. Geldard reconnaît qu'en réalité, la France est susceptible d'adopter massivement la bière artisanale, car elle fait déjà appel à un grand nombre de ses attributs artisanaux. Il ajoute : : "Je crois que, culturellement, les Français aiment les artisans, ils aiment les produits fabriqués localement et ils ont un vrai goût pour la qualité, qu'il s'agisse de la nourriture, du vin ou de la bière. C'est un beau pays et un pays idéal pour fabriquer de la bière.

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