Fermer Menu
Nouvelles

Un accord tarifaire sur le whisky indien devrait être conclu d'ici la fin de l'année ?

Les droits de douane sur le whisky écossais expédié en Inde restent l'un des principaux points à résoudre dans les discussions avec le Royaume-Uni sur un accord de libre-échange (ALE). Toutefois, la fin est peut-être en vue...

Les négociations se poursuivent, les deux parties se montrant optimistes quant à la conclusion d'un pacte d'ici la fin de l'année, malgré quelques obstacles, notamment la question épineuse de la taxe élevée prélevée par l'Inde sur les spiritueux importés.

Le secrétaire indien au commerce, Sunil Barthwal, a déclaré que des discussions bilatérales étaient en cours en marge de la réunion des ministres du commerce et de l'investissement du G20, qui s'est tenue la semaine dernière à Jaipur, afin de tenter de parvenir à un accord.

L'enjeu est de taille. En termes de volume, l'Inde est le premier marché mondial pour tous les whiskies.

Pour le whisky écossais, l'Inde est le cinquième pays au monde en termes de valeur, les ventes augmentant de 93 % en 2022 pour atteindre 282 millions de livres sterling (340,2 millions de dollars américains). Pourtant, le scotch ne représente que 2 % de tous les whiskies consommés en Inde.

Si l'accord de commerce équitable entre le Royaume-Uni et l'Inde est confirmé, ces chiffres pourraient encore grimper en flèche.

Mark Kent, directeur général de la Scotch Whisky Association, a calculé que les distillateurs écossais pourraient bénéficier d'une augmentation de leurs ventes d'un milliard de livres sterling sur une période de cinq ans.

Comment parvenir à une résolution ?

Le problème à résoudre comporte deux volets.

Premièrement, à quel niveau le tarif doit-il être fixé ?

Deuxièmement, quel sera le coût réel des marchandises sur lesquelles des droits seront prélevés lorsqu'elles débarqueront en Inde ?

Actuellement, les droits d'importation pour le whisky écossais - en bouteille et en vrac - dépassent de 150 % le prix minimum à l'importation (PMI).

Selon certaines sources, à la conclusion de l'accord de libre-échange, ce taux pourrait être ramené à 100 % pour le scotch en bouteille et réduit de moitié, à 75 %, pour les expéditions en fût. Une série de niveaux reste à l'étude sur des périodes différentes.

Des sources de Delhi suggèrent également que les négociations en cours portent sur la possibilité d'abaisser progressivement les droits sur le scotch en bouteille sur une période de dix ans, l'objectif étant d'atteindre 50 %.

Dès le départ, les producteurs de marques de liqueurs étrangères fabriquées en Inde (Indian Made Foreign Liquor - IMFL) se sont méfiés de toute concession aux producteurs de whisky écossais, compte tenu de l'essor de la consommation de spiritueux haut de gamme en Inde et de la dynamique concurrentielle du marché.

L'une des principales préoccupations est qu'en abaissant les droits de douane, certains whiskies importés pourraient être vendus à des prix inférieurs à ceux des marques produites localement. Le seuil critique serait celui des bouteilles vendues au détail à 750 roupies (environ 7 livres sterling).

L'industrie nationale fait pression pour obtenir un prix minimum à l'importation (PMI) de 5 % pour chaque bouteille de 750 ml. Mais il semblerait que l'Inde pourrait accepter un prix minimum à l'importation de 4 USD par bouteille, ce qui, selon certains, pourrait stimuler un afflux potentiel d'importations de scotch en Inde.

Les acteurs nationaux craignent qu'une telle décision n'entraîne le déplacement de plusieurs marques locales et de produits IMFL.

Selon le Times of India, on craint que les distillateurs étrangers possédant des unités d'embouteillage en Inde n'investissent pas dans de nouvelles capacités et réduisent même leurs capacités existantes, ce qui aurait un impact négatif sur l'emploi dans le secteur.

L'étude a calculé que même une différence d'un dollar US dans le prix minimum à l'importation - de 5 à 4 dollars US - entraînerait une augmentation significative des expéditions en Inde de produits écossais populaires tels que Johnnie Walker Black Label, Chivas Regal et The Glenlivet.

La deuxième partie du problème consiste à déterminer combien coûte au producteur la livraison de son produit en Inde, chiffre sur lequel la taxe sera prélevée.

La sous-facturation de l'alcool importé serait très répandue parmi les distillateurs étrangers. Pernod Ricard, par exemple, doit s'acquitter d'une taxe d'environ 244 millions de dollars américains pour avoir prétendument sous-facturé ses importations de concentré à sa société indienne pendant plusieurs années.

La société française, qui comprend Chivas Bros, deuxième acteur de l'industrie du whisky écossais, rejette fermement ces accusations et se bat devant les tribunaux indiens.

Delhi discute actuellement d'un plan visant à résoudre le problème perçu de la sous-facturation.

En cas d'accord, les importateurs seraient tenus de payer des droits de douane sur la base d'un prix fixé par les services douaniers indiens. Ce prix deviendrait le prix de référence et ce n'est que si un produit dépasse ce prix qu'il serait autorisé à entrer dans le pays.

Ce plan a été proposé par la Confédération des sociétés indiennes de boissons alcoolisées, l'organisme commercial national.

Elle a affirmé que, pour éviter de payer des droits, certains distillateurs étrangers avaient déclaré aux autorités fiscales indiennes que le coût de production, d'expédition et d'assurance de leurs marques pour le marché indien ne représentait qu'un tiers du prix qu'ils proposaient aux points de vente hors taxes.

Dans le cadre du régime proposé, une fois le prix minimum à l'importation établi, tous les importateurs paieraient une taxe basée sur la valeur de leurs marchandises fixée par les autorités douanières. Si un producteur n'est pas d'accord avec l'évaluation, il peut produire des preuves pour la contester.

Ce processus pourrait s'avérer long et fastidieux, compte tenu du rythme de tortue de certaines procédures officielles indiennes.

Entre-temps, les négociations intergouvernementales se poursuivent.

 

Il semble que vous soyez en Asie, voulez-vous être redirigé vers l'édition de Drinks Business Asia ? Drinks Business Asia?

Oui, je vous invite à consulter l'édition Asie Non