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Colère des viticulteurs à propos d'un vin de Bordeaux à 1,66 euro

Les viticulteurs de Bordeaux ont exprimé leur colère face au prix du vin de Bordeaux vendu par le distributeur Carrefour, qui est moins cher que l'eau à 1,66 euro.

Pour donner un ordre d'idée, une bouteille moyenne de 1,25 litre de Coca-Cola ou d'une autre boisson non alcoolisée coûte environ 1,85 € et l'eau aromatisée ou les grandes bouteilles d'eau coûtent entre 2 et 2,50 €.

Les viticulteurs de Gironde et de Nouvelle-Aquitaine ont protesté contre le fait que leur industrie était "saccagée" par l'alcool à très bas prix, certains soulignant également que les bouteilles étaient inférieures à un litre et demi de Sangria.

L'opération s'inscrivait dans le cadre de la Foire aux vins organisée par la chaîne de supermarchés. Les magasins vendaient six bouteilles d'AOP Comte de Maignac pour 9,96 euros, soit 1,66 euro par bouteille.

Les magasins vendent également six bouteilles de Château Fontana au prix de 11,82 euros, soit 1,97 euros par bouteille.

Parallèlement à cette offre groupée, des bouteilles individuelles de Bordeaux sont vendues au prix de 2,49 euros et de 2,95 euros.

Le syndicat agricole FNSEA 33 a écrit dans un post sur X que les distributeurs "creusent notre tombe" et a même organisé une manifestation devant une succursale de Carrefour à Lormont, qui était l'un des magasins participants en Gironde offrant l'offre.

Désarroi

Les producteurs de vin ont remplacé les bouteilles sur les étagères par des vignes déracinées pour indiquer le "désarroi de la profession" dû aux prix bas, et ont même remis au directeur du magasin Carrefour un "certificat" humoristique pour le "meilleur prix le plus bas".

Le post se lit comme suit : "Remise du diplôme du 1er prix le plus bas au directeur de Carrefour Lormont et au gérant de Johanes Boubée par le secrétaire général de la @FNSEA33 pour l'AOC ! 1,66 € la bouteille de Bordeaux = pas de rémunération du vigneron."

Dans le cadre des manifestations, les producteurs demandent que les bouteilles soient vendues au minimum à 3 euros l'unité.

Défendant les prix bas, Carrefour a déclaré que les prix "n'affectent pas du tout les paiements des viticulteurs".

Maladroit

Laurent Julian, directeur de la Maison Johanès Boubée, qui achète et embouteille le vin pour Carrefour, était présent au magasin de Lormont lors de la visite du syndicat et a déclaré que la situation des coûts était "maladroite", mais que les prix avaient été préparés des mois à l'avance et étaient entièrement financés par l'entreprise.

En outre, Julian a souligné que les offres bon marché visaient à enrayer la chute spectaculaire des ventes de vin en France, et qu'elles avaient donc pour but ultime d'aider les viticulteurs à survivre.

Mais les producteurs ont affirmé que ce n'était pas le cas, et une réunion avec la Maison Johanès Boubée a été organisée pour discuter de la question du prix d'aubaine.

Protestations

L'année dernière, le gouvernement français a annoncé la création d'un fonds de 160 millions d'euros pour aider les vignerons à faire face à la surproduction de vin et a approuvé en principe l'arrachage des vignes, mais l'inquiétude grandit à mesure que les ventes de vin continuent de s'effondrer dans la République.

Les viticulteurs bordelais se sont joints aux nombreuses manifestations organisées par les agriculteurs dans toute la France, qui ont bloqué les routes et perturbé la circulation sur l'autoroute la plus fréquentée de la ville en février, pour protester contre l'augmentation des coûts de production et réclamer des documents administratifs.

Les manifestations, qui comprennent le déversement de fumier et l'allumage d'un feu de joie devant le siège du gouvernement régional, la préfecture de la Gironde, ont été déclenchées par le projet du gouvernement français de supprimer l'allègement fiscal sur le gazole agricole, les agriculteurs déclarant qu'ils ne peuvent pas se permettre de payer les taxes sur le carburant des tracteurs.

Le président des Jeunes Agriculteurs de Gironde, Vincent Bougès, viticulteur à St-Sauveur de Médoc, a ajouté que certains coûts n'étaient "plus soutenables" et que les viticulteurs voulaient que leurs produits "soient valorisés [et] vendus au juste prix".

Les ministres nationaux ont demandé à l'UE d'augmenter le financement du régime annuel de subventions de la PAC, d'un montant de 60 milliards d'euros, ce qui représente environ un tiers du budget total de l'Union européenne.

Les agriculteurs s'inquiètent également de la nouvelle législation environnementale et des règles relatives aux pesticides, qui pourraient réduire leurs bénéfices, ainsi que des importations de denrées alimentaires bon marché qui ont un impact sur les agriculteurs européens.

La Commission

La Commission européenne a également proposé des mesures visant à alléger la charge administrative liée à l'accès à la PAC, à permettre aux agriculteurs d'utiliser le gel des terres pour les cultures arables plutôt que pour les prairies, et même à exempter les petits agriculteurs de l'application des nouvelles règles environnementales.

Les plans de réduction de l’utilisation des pesticides et les objectifs de réduction des émissions ont également été retirés des plans généraux de l’UE pour le climat liés à l’agriculture.

Copa Cogeca, un grand groupe de pression agricole, avait précédemment décrit à la Commission dans une lettre les règles environnementales comme un « tsunami réglementaire » avec « trop de consultations précipitées » et « des objectifs descendants manquant d’évaluation ».

 

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