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La promesse de 230 millions d’euros aux viticulteurs français est une « promesse vide », selon les vignerons

Le fonds d’urgence promis aux viticulteurs français face aux protestations des agriculteurs n’est « qu’une promesse », déclarent les vignerons de la vallée du Rhône à Eloïse Feilden.

Inter Rhône : la promesse de 230 M€ aux viticulteurs est une « promesse vide »

« Je ne suis pas sûr que ce soit très bon pour nous », a déclaré Denis Alary, vigneron du Domaine Alary, lors du salon Wine Paris Vinexpo Paris. Lui et Florence Quiot ont été en première ligne des manifestations appelant à plus de soutien au secteur agricole de la part du gouvernement français.

Les viticulteurs se sont joints aux agriculteurs de l’ensemble du secteur agricole plus tôt cette année pour protester contre le projet du gouvernement français de supprimer un allégement fiscal sur le gazole agricole. Ils sont descendus dans la rue pour allumer des feux de joie et déverser du fumier afin d’envoyer un message au gouvernement.

Les agriculteurs ont également fait valoir que le coût de l’électricité et les divers frais gouvernementaux constituent un fardeau trop lourd et se sont plaints d’être « submergés » de réglementations et de paperasse.

En réponse, à la fin du mois de janvier, les autorités françaises ont annoncé qu’un fonds d’urgence de 80 millions d’euros serait accordé aux vignerons qui ont été touchés par de récentes épidémies de mildiou et ont subi des pertes dues à la sécheresse. 150 millions d’euros supplémentaires seront prévus pour financer les opérations d’arrachage déjà prévues.

Quiot et Alary ont critiqué cette décision. Alary a expliqué que les manifestations concernaient un « problème administratif » et qu’il n’était pas logique de simplement jeter de l’argent sur la question.

Quiot a abondé dans le même sens : « À ce stade, nous attendons un impact réel, et pas seulement une promesse », a-t-elle déclaré. C’est facile de dire « arrête de pleurer, on va te donner de l’argent ». Le problème est énorme, et beaucoup plus profond, et pour nous, ce n’est pas seulement une question d’argent.

Alary et Quiot, qui est directeur général des Vignobles Famille Quiot, veulent voir le gouvernement assouplir les règles sur les viticulteurs en France qui, selon eux, sont beaucoup plus strictes que les réglementations de l’UE. Pour reprendre une expression française, Alary a dit : « nous lavons plus blanc que blanc ».

« Nous avons beaucoup de lois qui mettent la pression sur les agriculteurs », a expliqué M. Quiot. « Comme nous avons beaucoup de lois, le coût de production est très élevé. » Le résultat est que « nous perdons beaucoup de temps et beaucoup d’argent », a-t-elle ajouté, ce qui entraîne une « perte de compétitivité par rapport aux autres producteurs européens ».

L’inflation a été un point de basculement, non seulement pour les viticulteurs, mais aussi pour le secteur agricole dans son ensemble. Les coûts ont augmenté pour les producteurs de vin dans de nombreux pays, mais Alary et Quiot affirment que c’est la réglementation stricte sur les producteurs français en particulier qui a exacerbé les problèmes.

« Nous ne réclamons pas pour de l’argent, nous demandons juste d’être compétitifs et de pouvoir gagner assez d’argent pour vivre », a ajouté M. Quiot.

On se demande également quelle part des 230 millions d’euros se retrouvera dans les poches des viticulteurs et comment elle sera allouée.

« Nous ne savons pas qui aura une partie de l’argent et combien », a-t-elle déclaré.

Paris doit accueillir le Salon international de l’agriculture dans deux semaines, et les producteurs espèrent plus de clarté avant le début de l’événement le 24 février. Quiot a déclaré : « S’il n’y a pas de décision avant, nous pensons que les producteurs ne seront pas contents. »

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